Bienvenue dans le petit monde de « Welcome To… »

Vous êtes un ou une architecte de talent et c’est à vous qui revient la tâche de créer de nouveaux espaces urbains en cette seconde moitié du XXème siècle aux États-Unis. La mission est de taille car vous serez amené(e) à penser des quartiers résidentiels de banlieue accueillants pour leurs habitants. Si vous êtes à la hauteur, vous pourrez prendre la tête du chantier d’une nouvelle ville casino ! Du lotissement à l’avenue d’hôtels luxueux, c’est tout un petit monde que vous aurez à construire, au fil des saisons – n’oubliez pas les décorations de Noël – et des événements – sachez assurer la sécurité des riverains face à une invasion de zombies. Gardez aussi un œil sur vos concurrents : certains vous talonnent, espérant vous ravir le titre de grand architecte !

A Toulouse, en 2018, alors que l’auteur Benoît Turpin et l’éditeur Alain Balaÿ de Blue Cocker travaillent sur un jeu de dés à double entrée sur la thématique des hackers, ils ne se doutent pas qu’ils sont en train d’amorcer une petite bombe qui fera trembler le monde des jeux de société. C’est en revoyant en profondeur le code du jeu original, en abandonnant les pirates informatiques et en remplaçant les dés par des cartes, que Hackers devint Welcome To Your Perfect Home, alias Welcome To. Le jeu édité par le chien bleu vous propose d’incarner des architectes dans les années 1950 aux États-Unis, en charge de l’aménagement d’un quartier résidentiel. La thématique de Welcome To à elle-seule n’explique pas son succès car la construction de ville est le sujet de nombreux jeux mais les toulousains se sont démarqués en l’exploitant avec finesse dans un genre ludique souvent abstrait : le roll and write. Mais la grande innovation de Welcome To est la mécanique car le jeu ne fonctionne pas avec des dés comme c’est le cas dans les roll (« faire rouler ») and write (écrire) traditionnels, mais avec des cartes, tirées par séries de trois. Benoît Turpin a ainsi créé un « flip (retourner) and write », genre ludique encore méconnu alors en France, et ouvert la porte, sans le savoir, à une diversification des déclinaisons mécaniques inspirées du vieux Yam’s. L’idée de base était déjà excellente mais l’équipe créative ne s’est pas arrêtée là et a doté Welcome To d’un univers étendu. Les extensions « Chasse aux œufs et Guerre atomique », « Camion de Glaces et Zombies », « Halloween et Lumières de Noël » sont venues chacune apporter de la fraîcheur à la version de base car elles modifient l’identité graphique et thématique du jeu tout en ajoutant une petite mécanique. En 2020, une nouvelle boîte standalone a fait son apparition dans nos boutiques : Welcome To New Las Vegas reprend le gameplay de son grand-frère mais multiplie les possibilités de scoring pour relever la difficulté. On pourrait croire que Blue Cocker a fait le tour du concept mais Welcome to a encore de beaux jours à vivre : le 9 octobre, le jeu revient avec une nouvelle extension qui sera aussi le premier crossover ludique puisque Benoît Turpin et Alexis Allard (le « Monsieur Solo » de Welcome To… ) ont collaboré avec François Bachelart pour « Welcome To La Petite Mort ». Enfin, le chien bleu nous promet une fin en apothéose pour Welcome To pour 2021 : on nous souffle qu’on pourrait s’installer sur la lune ! Partons ensemble pour les villes de Welcome To, explorons ses parcs, ses maisons, ses casinos, pour évaluer leur hospitalité ludique.

1 joueur et plus – Entre 25 et 35 minutes – A partir de 10 ans – Prix de vente conseillé 22 euros

Le dossier d’urbanisme – le cahier des charges du maître d’œuvre Blue Cocker

Un matériel de construction adapté

Les jeux de la gamme Welcome To tiennent dans une boîte carrée d’une vingtaine de centimètres. Le format correspond en fait exactement à la taille de la feuille de scores, harmonisée entre les différentes versions du jeu et avec les extensions. Le calibrage est très utile car si vous disposez de plusieurs extensions, vous pourrez glisser différentes feuilles de scores dans une même boîte pour gagner de la place dans un transport.

La feuille de scores est bien proportionnée et offre une belle lisibilité et une expérience de jeu ergonomique. Dans Welcome To Your Perfect Home, les éléments de scoring et les rues à remplir figurent sur la même feuille pour avoir d’un seul coup d’œil l’ensemble des informations de jeu. En revanche, dans Welcome to New Las Vegas, il faudra prendre deux feuilles distinctes puisque vous trouverez uniquement au recto le dessin des rues et avenues et au verso les marqueurs de points et une aide de jeu. Cela peut sembler moins intuitif au premier abord mais on comprend rapidement les raisons d’un tel choix car le jeu présente beaucoup plus de possibilités de scoring et tout mettre sur la même feuille aurait brouillé la lecture des données alors que l’ensemble est déjà bien chargé. Dans les deux boîtes de base, vous trouverez cent feuilles de scores ce qui vous promet de nombreuses heures de jeux avant de devoir acheter, pour Welcome To Your Perfect Home, une recharge de feuilles (sachez de plus que l’éditeur met à disposition ses feuilles de score à imprimer sur son site et qu’il est aussi possible d’utiliser des applications portables ou une version en ligne pour jouer). L’ensemble est donc généreux et en accord avec la promesse inscrite sur la boîte de jouer avec de multiples partenaires.

A l’intérieur de la boîte, outre la feuille de scores, vous trouverez aussi des cartes numérotées et des cartes objectifs. Welcome To présente le même défaut que beaucoup de jeux du genre, à savoir que rien n’a été prévu pour ranger les cartes, ce qui fait qu’elles se baladent dans la boîte. Il faudra donc songer à prévoir un temps de remise en ordre ou à aménager l’intérieur pour dompter le chaos : des sachets zips peuvent tout à fait faire l’affaire, à moins que vous souhaitiez vous lancer dans des contenants en origamis. Ce n’est certes pas très pratique mais pas non plus rédhibitoire et on peut comprendre l’absence de rangement adapté dans une optique de réduction des coûts de production. Le jeu affiche vraiment un bon rapport qualité-prix.

Enfin, les règles, présentées dans des livrets en anglais et en français, sont aérées et claires. La rédaction de Dominique Bodin est agrémentée de notes qui explicitent certains points particuliers et d’illustrations pour visualiser les différentes actions. On apprécie aussi particulièrement le dos du livret de règles de Welcome To New Las Vegas qui détaille un scoring de fin de partie : le jeu étant plus complexe, la démonstration nous permet de nous y retrouver tout de suite et de vérifier notre compréhension des mécanismes.

En ce qui concerne les extensions, vous aurez donc un lot de 50 feuilles dédiées à la première partie de l’extension et un second pour la deuxième partie. Des cartes missions spécifiques s’ajoutent au bloc de feuilles et vous trouverez en plus dans l’extension « Chasse aux œufs et Guerre atomique » un nouveau mode solo et le matériel correspondant. Pour une dizaine d’euros, vous aurez deux petits modes de jeu alternatifs ce qui reste tout à fait raisonnable.

Des rues magnifiquement décorées

On a l’habitude des roll and write minimalistes, composés de grilles toutes simples. Rien de très glamour, n’est-ce pas ? Welcome To se démarque aussi par son soin apporté aux illustrations. L’univers graphique, créé par Anne Heidsieck, fourmille de petits détails et participe grandement à l’immersion du joueur pendant la partie. L’illustratrice a étudié des documents d’archives, des publicités des années 50, des panneaux d’époque, pour constituer les visuels de Welcome To et c’est une belle réussite à tous les niveaux. Grâce à son travail, la feuille de scores froide et technique du prototype s’est transformée pour entreprendre de nous offrir un voyage dans les fifties, qui se perçoit grâce au titre, aux pictogrammes qui semblent à la fois si familiers et reconnaissables aujourd’hui, et joliment désuets, à la représentation de suburbs américains si caractéristiques, représentés en vue aérienne. On retrouve la même patte dans Welcome To New Las Vegas et le logo même du jeu est une reprise du vrai panneau « Welcome To Fabulous Las Vegas Nevada », qu’elle avait ajouté à sa planche d’inspiration pour le premier opus de la gamme : rien ne se perd, tout se garde chez Anne Heidsieck, pour le plus grand plaisir des yeux. Les illustrations de couverture, et notamment la représentation des personnages, rappellent les publicités des années 50, dont l’illustratrice a repris les codes pour le dos des aides de jeu.

Au-delà de l’ambiance générale, tout l’art de l’illustration passe dans les détails, qu’on s’amuse à rechercher dans l’ensemble du matériel. Les cartes par exemple sont conçues pour renvoyer à un univers administratif, comme si elles sortaient d’un vieux dossier : notez la petite agrafe dessinée au verso de chaque carte ! En outre, on a tendance à se focaliser sur les numéros et sur les actions représentées sur les cartes pendant la partie, mais en nous penchant un peu plus sur les dessins, on s’aperçoit que les porches des maisons que l’on pensait identiques sont en fait variés. Chaque numéro se différencie par un accessoire de la vie quotidienne ou un symbole de l’American Way of Life : un attrape-rêve, un chapeau melon et un journal, un gant de baseball ou encore la bannière étoilée des États-Unis. Si vous craquez pour Welcome To New Las Vegas, vous ne serez pas en reste avec la diversité des emblèmes du monde du jeu représentés : frotterez-vous la lampe magique, lancerez-vous des dés ou manipulerez-vous des jetons de poker ? J’ai aimé redécouvrir ces petits détails qui apparaissent régulièrement en fonction du type de cartes mais j’ai été encore plus surprise de voir que quelques illustrations ont été modifiées pour une seule carte, rompant ainsi les schémas habituels : avez-vous remarqué qu’une carte porte au dos la marque d’une tasse de café ou qu’une liste de courses a été griffonnée sur une autre ?

Par ailleurs, l’illustration est pour moi l’un des piliers de l’identité de chacune des extensions : la feuille de scores est revisitée avec de nouveaux coloris et une ambiance toute autre. C’est beau et on a envie d’en voir plus et que la feuille soit plus grande : Anne Heidsieck joue avec nous en titillant notre curiosité grâce à la page dessinée en bordure de feuille de scores : dans Welcome To Your Perfect Home et dans ses extensions, la lisière droite de la feuille est occupée par un papier tronqué, sur lequel vous devinez seulement ce qui peut être écrit : on regarde et on réalise que cela correspond complètement au thème du jeu – voilà un bout de décret d’urbanisme sur la feuille de base, une liste au père Noël et une recette de potion de sorcière dans la dernière mini extension sortie, un menu de glacier dans « Camions de glaces ». Je vous laisse vous prêter au jeu de la devinette pour les autres feuilles !

Enfin, au-delà des illustrations à proprement parler, on apprécie aussi les choix typographiques faits dans la règle : la police type « machine à écrire » inscrit encore le jeu dans les fifties.

Un chantier mené dans la joie et la bonne humeur

Vous construirez des lotissements : sur le papier, il faut le dire, le thème de Welcome To ne semble pas très « funky ». Et pourtant, vous auriez tort de vous arrêter là car le chien bleu est fort facétieux. Les différentes versions regorgent de petites touches d’humour, plus ou moins visibles), et cela participe à faire de ces jeux des expériences ludiques placées sous le signe de la légèreté.

Tout d’abord, l’équipe de Blue Cocker fait preuve de beaucoup d’auto-dérision en se mettant en scène dans les jeux. Les fausses publicités au dos des aides de jeux sont toutes des références à la maison d’édition, à son univers ou à des réalisations précédentes : l’une d’elle vous invite par exemple à jouer à Meeple War avec un titre accrocheur « Already America’s all-time favorite game ! », parodiant du même coup les publicités des années 50 et le geste marketing souvent observé de glisser dans une boîte de jeu son catalogue ou un prospectus sur d’autres produits de l’éditeur. C’est drôle parce que Blue Cocker le fait tout en le prenant avec beaucoup de second degré. Le cocker est omniprésent, dans la parodie de la Mort aux Trousses, sorti en 1959 – regardez comme on est bien dans le thème – ou sous l’un des porches des cartes numérotés. L’équipe a poussé les caméos jusque dans les modes solos avancés que l’on trouve dans la première extension puis dans Welcome To New Las Vegas : Anne Heidsieck, Alexis Allard, Benoît Turpin et Alain Balaÿ seront vos adversaires le temps d’une partie.

Outre les références à l’équipe, on trouve aussi des traits d’humour dans la rédaction des règles : ils sont peu nombreux mais rendent moins fastidieuse la lecture. Saurez-vous trouver la référence à Kaamelott, d’Alexandre Astier ? En tout cas, il est difficile de ne pas sourire lorsque l’on vous dit, dans l’extension « Welcome to Coin-Coin », de ne pas écraser vos canetons en plaçant vos barrières (c’est amusant et en plus, trop mignon, à l’image du nom du jeu).

Les extensions permettent d’ailleurs de développer l’humour dans la gamme, notamment grâce aux illustrations. L’univers zombie s’y prête particulièrement, avec des détails trash bien clichés. Blue Cocker et ses acolytes jouent avec la pop culture, que l’on retrouve notamment dans la feuille goodies fournie avec la recharge pour Welcome To Your Perfect Home : le Faucon Millenium survole votre lotissement américain, dans lequel habitent vraisemblablement E.T. ou encore les Ghostbusters. Ajoutons que Blue Cocker s’est amusé à créer une feuille de score sur mesure pour l’acteur Daniel Radcliffe en apprenant que celui-ci était fan de Welcome To : plutôt sympa !

Enfin, tout n’est pas dans la boîte dans Welcome To et vous trouverez un petit « plus » très chouette sur leur site : vous savez que j’adore ces à-côtés et celui-ci ne fait pas exception car il s’agit d’un « diplôme » validant certaines réalisations. Or, celui-ci vous délivre des titres comme « Maçon elfe sylvestre » (si vous construisez tous les parcs) ou encore « Promoteur prolo » (si vous jouez sans extension). Une chose est sûre, Blue Cocker a son diplôme d’humour !

Des constructions sociales

Si j’ai eu un vrai coup de cœur pour le travail éditorial sur Welcome To, c’est aussi pour le propos qui accompagne le jeu : Blue Cocker propose un jeu féministe. Cela passe en premier lieu par l’écriture des règles. On parle beaucoup d’écriture inclusive dans le jeu de société, mais même si je reconnais que l’intention est louable, je ne suis pas convaincue par la mise en œuvre. Blue Cocker a tenté une voie intermédiaire dans la rédaction qui semble au fond très naturelle mais qu’il explicite dans un encadré du livret : attribuer le rôle des personnages tantôt à une femme, tantôt à un homme en respectant la parité et utiliser les deux déterminants, masculin et féminin, lorsque la tournure impersonnelle n’est pas possible. Cela ne ralentit pas la lecture et permet d’inclure l’ensemble des joueurs et joueuses.

De plus, l’éditeur met l’accent sur les femmes car dans Welcome To New Las Vegas, c’est LA maire qu’il faut satisfaire. Une autre maire signe aussi le diplôme dont on a parlé plus haut : Ella T.Grasso, une femme politique démocrate du Connecticut élue à la Chambre des Représentants en 1952 et qui sera la première femme à accéder au titre de gouverneure sans l’aide de son mari.

Le féminisme passe aussi par la déconstruction des clichés dans les rapports hommes-femmes, en jouant sur les stéréotypes des années 50. Sur la couverture de Welcome To Your Perfect Home, c’est la femme qui semble être la cheffe de chantier alors que l’homme l’assiste. Sur celle de Welcome To New Las Vegas, c’est aussi le cas et on trouve en plus deux femmes pour un homme et l’une d’elle est la maffieuse, rôle rarement attribué à une femme ! Enfin, l’engagement rejoint l’humour et le travail illustratif dans les parodies de publicités de Welcome To Your Perfect Home : le « Blue Cocker’s Kitchen Store » vous vend des produits électroménagers mais c’est un homme qui les porte avec joie, portant à son tour le tablier et les torchons. Or, le slogan « because successful marriages always start in the kitchen » est emprunté à une vraie pub, pour les plats Pyrex, datée de 1947… et c’était la femme qui cuisinait, évidemment !

Vous sentez-vous l’âme d’un architecte ?

Un jeu abstrait rendu abordable par la thématique

Dans Welcome To, vous mettez des numéros dans les cases et noircissez des cercles avant de calculer vos points. Je ne vais pas vous mentir en prétendant qu’on se sent urbaniste lorsqu’on est en pleine partie. Le thème se fait surtout sentir à travers l’illustration mais on ne nous raconte pas une histoire.

Il faut dire aussi que la mécanique s’y prête peu et la plupart des roll and write restent abstraits. Toutefois, je n’ai pas l’impression de jouer à un Qwixx quand je fais une partie de Welcome To. Ce n’est pas qu’une question de décor ; pour moi, la thématique est là aussi pour aider la mécanique et la rendre plus claire car les différents éléments de scoring et la façon d’inscrire les numéros sont logiques si l’on se place du point de vue de l’architecte. En effet, le fait de bâtir des maisons le long des rues va de pair avec la contrainte de numérotation en ordre croissant (sinon, ce serait compliqué pour les facteurs de s’y retrouver, et je ne vous dis pas la tête du cadastre !). Le joker « bis » correspond à une pratique urbanistique existante. Dans Welcome To New Las Vegas, le principe d’endettement permet de placer des contraintes mécaniques qui se justifient : il est évident que lancer un chantier sans le rentabiliser nous mettra dans le rouge, et c’est à la fois amusant et assez crédible de se dire qu’on récupérera de l’argent en débloquant un casino de maffieux.

Il y a donc une cohérence entre la thématique et les actions proposées, qui ne nous fait jamais totalement oublier le côté mécanique mais qui fait qu’on l’intègre plus facilement et qu’on ne l’intellectualise pas de manière abstraite (par exemple, le passage de la limousine dans Welcome To New Las Vegas relève d’un « stop ou encore » mais on n’y pense pas en ces termes car l’idée de la tournée fonctionne très bien).

Extensions : on consolide le thème !

Les petites extensions du jeu de base Welcome To Your New Perfect Home rendent plus tangibles encore le lien entre la mécanique et la thématique. Je ne sais pas si tel a été le cas dans la genèse de ces feuilles de score supplémentaires, mais j’ai le sentiment que le thème est à la base de la création et que la mécanique s’est adaptée à celui-ci. Effectivement, si les illustrations collent parfaitement au pitch, qu’il s’agisse d’Halloween ou de la guerre atomique, l’ajout mécanique est toujours en étroite corrélation avec l’idée de base. Par exemple, à Noël, lorsque vous inscrivez des numéros consécutifs, vous « attachez » une guirlande entre les maisons qui permet de décorer la rue. Les œufs de Pâques pourront être placés uniquement lorsque vous utilisez un chiffre qui s’écrit avec une boucle, le 0, le 6, le 8, le 9, et les nombres associés 10 ou 16. On voit bien la forme de l’œuf et j’avoue que je trouve assez jolie cette idée de s’appuyer sur la graphie pour construire le lien entre la mécanique et le thème.

Des fondations historiques

Sans être un jeu vraiment « historique », la gamme Welcome To s’appuie sur une réalité. Le cadre de Welcome To Your Perfect Home est les années 50 aux Etats-Unis et la représentation de la ville correspond aux « suburbs », ces banlieues américaines pavillonnaires qui se développent au début du XXème siècle et attirent les populations les plus aisées qui veulent fuir les centres-villes, et qui sont boostées par le baby-boom américain commencé en 1946. Il faut donc construire plus d’espaces résidentiels pour accueillir les familles.

Mais c’est surtout dans le deuxième opus, Welcome To New Las Vegas, que le thème, dans son exploitation, possède une certaine historicité. La présence de la maffia dans le jeu peut sembler juste amusante ou paraître cliché, mais l’histoire de la ville de Las Vegas la justifie : en effet, les casinos étaient souvent un moyen tout trouvé pour les magnats du crime organisé pour blanchir l’argent, grâce aux transactions en liquide. Le jeu se situe à la fin des années 60 et évoque la création d’une nouvelle ville casino : or, en 1969, de grands ensembles s’implantent dans la petite ville de Reno qui se développe à son tour autour des jeux d’argent, aspirant à devenir un petit Las Vegas. Quelques années plus tard, Atlantic City se spécialisera également dans les jeux d’argent.

La gamme Welcome To exploite des données historiques, sinon connues de tous, au moins suffisamment importantes pour avoir créé des représentations collectives qui nous font adhérer à l’ambiance générale du jeu.

C’est parti pour l’aménagement !

Mais au fait, comment on joue ?

Pour découvrir les règles, une fois n’est pas coutume, je vous invite à consulter ces vidéos en animation qui expliquent le jeu bien mieux que je ne le ferai moi-même.

Pour Welcome To Your Perfect Home, vidéo de Ludema :
https://www.youtube.com/watch?v=kRCMlC6Rdpw
Pour Welcome To New Las Vegas, vidéo d’Alain Balaÿ, éditeur du jeu :
Un chantier simple et efficace

Le jeu de base Welcome To Your Perfect Home repose sur une mécanique simple, de choix entre trois combinaisons : dans celles-ci, vous avez à chaque fois un numéro et une action. Chacun choisit la combinaison qui l’intéresse et l’inscrit sur sa feuille. La mécanique est très accessible et les différentes actions s’expliquent rapidement et restent assez abordables. Le jeu s’adresse pour moi à un vaste public même s’il paraîtra compliqué à ceux qui n’ont jamais expérimenté le roll and write et surtout sa version la plus simple, le Yam’s. Ceux qui connaissent le genre devraient vite s’y retrouver.

La mécanique est épurée, vous ne vous perdez pas en exceptions car tout est indiqué dans le descriptif des actions et sur la feuille de jeu. Les parties sont fluides et s’enchaînent.

Il y a évidemment du hasard dans le jeu car vous ne maîtrisez pas le tirage mais le passage du roll au flip and write est extrêmement malin car on accède à un niveau de contrôle supplémentaire par rapport à des dés. La répartition des cartes suit en effet une gaussienne, ce qui fait qu’on ajoute une dimension statistique au gameplay. Alors qu’un jet de dés produit un résultat aléatoire, vous pouvez tabler sur les sorties des cartes : les plus maniaques pourront les compter (même si le jeu propose de re-mélanger les paquets après la validation du premier objectif) mais dans tous les cas, vous aurez en tête les probabilités et ne vous jetterez sans doute pas sur tous les 7, 8 ou 9 qui reviendront en masse. C’est intelligent car on est dans un entre-deux entre le jeu chaotique et le jeu hyper stratégique.

Extensions et rejouabilité

Là où la mécanique de base est aussi bien vue, c’est dans la relation de dépendance instaurée entre le numéro à inscrire sur une maison et l’action. C’est cette association qui permet d’éviter toute lassitude car le jeu est rejouable à l’infini : vous savez que des 13 sortiront dans la partie mais vous ne pourrez jamais être sûr d’avoir un 13 « piscine ». Cela nécessite de vous adapter au fur et à mesure de la partie et évite que le jeu devienne trop calculatoire alors qu’il brille par sa simplicité.

Cependant, si vous êtes lassé de la feuille de score de Welcome To Your Perfect Home, vous pouvez vous diriger vers les extensions qui remplissent parfaitement leur rôle selon moi : je n’aime pas quand les extensions vont si loin qu’elles dénaturent l’expérience de jeu originale. Ici, Blue Cocker propose des « mini-extensions » et elles portent bien leur nom car il s’agit à chaque fois d’ajouter un élément de scoring, avec une petite mécanique bonus. Dans « Camion de glaces », vous réfléchirez différemment au placement de vos numéros puisque le camion avance de maison en maison et si vous « sautez » trop de numéros, le glacier ne desservira pas les logements intermédiaires (pensez aux pauvres enfants privés de glaces !). Cela peut paraître anecdotique et on peut jouer sans mais c’est toujours une alternative sympathique : le jeu compte maintenant sept mini-extensions grâce à « Welcome to Coin-Coin » offerte en print and play. Vous pouvez toujours tester cette dernière pour voir si le renouveau correspond à vos attentes.

Des variantes experts à Welcome To New Las Vegas

Vous en voulez plus ? Vous trouvez le jeu de base trop simple ? Regardez-le déjà de plus près car il propose une version avancée avec l’ajout de ronds-points pour reconfigurer vos rues. L’ajout d’objectifs plus corsés peut faire évoluer vos stratégies. Enfin, dans une variante « expert » vous drafterez les cartes au lieu de faire le tirage commun des trois combinaisons. Je n’ai pas été très convaincue par cette alternative car je trouve que tout le sel du jeu repose dans les directions très différentes que l’on peut prendre avec une même base.

En revanche, pour les « gamers », Welcome To New Las Vegas sera un indispensable car le petit frère reprend la mécanique principale de son aîné tout en revisitant en profondeur le scoring pour multiplier les possibilités. On se fait des nœuds au cerveau dans Welcome To New Las Vegas. L’évolution la plus notable concerne l’action « amélioration » qui est l’équivalente de la « valorisation » de Welcome To Your Perfect Home. En effet, alors que l’action portait uniquement sur les lotissements dans le premier jeu, à Las Vegas, tout est permis et vous pouvez améliorer… à peu près tout ! Cela implique une plus grande spécialisation et demande davantage de planification de votre part. En outre, les objectifs de Las Vegas sont plus différenciés puisqu’ils sont répartis en catégories (rues / hôtels / chantiers) et vous devrez les prendre bien en compte dans votre stratégie car il sera plus ardu de les remplir tous.

Le jeu est plus touffu et gagne en profondeur tactique ce qu’il perd en fluidité. Les amateurs de la simplicité de Welcome To Your Perfect Home ne trouveront peut-être pas leur compte dans cette version plus longue et plus « brain ». Je l’ai apprécié mais je sais par exemple que cela ne conviendra pas à mon cercle de joueurs habituel… et je salue l’honnêteté de Blue Cocker qui indique au dos de la boîte qu’il est préférable d’avoir joué à Welcome To Your Perfect Home avant ! Vous saurez ainsi si le Las Vegas peut vous plaire, si vous vous sentez de franchir un cap dans la gestion de vos constructions, ou si vous aimez vous sentir dans vos pantoufles dans votre maison parfaite. On sent qu’on a un éditeur qui veut avant tout que les joueurs ressortent satisfaits de leur expérience ludique, sans pousser à la consommation.

Si vous recherchez davantage de maîtrise, Welcome To New Las Vegas est fait pour vous : le jeu est aussi moins punitif puisque les refus de permis vous permettront d’obtenir des bonus. A vous de voir si vous voulez les utiliser ou les transformer en points potentiels en vous montrant moins gourmands que les autres…

Un jeu solo ou multi ?

Joueurs solos, vous serez ravis car Welcome To propose des modes de jeu spécifiques, conçus par Alexis Allard dont c’est la spécialité. Le mode solo a évolué au fur et à mesure des sorties de la gamme Welcome To. La version présente dans le jeu de base est un « beat your own score ». Ce n’est pas la proposition qui me motive le plus, même si elle a ses adeptes, et j’ai donc été agréablement surprise de voir que l’équipe avait « upgradé » son mode solo, dans la première extension « Œufs de Pâques et guerre atomique » puis dans Welcome To New Las Vegas. Dans cette nouvelle version, vous avez un adversaire qui marquera des points en fonction des cartes que vous lui laissez. On réfléchit donc différemment car parmi trois cartes, vous en sélectionnerez deux, une pour son numéro, une pour son action, alors que la troisième sera offerte au concurrent. On a ainsi de beaux dilemmes puisque vous êtes souvent tiraillés entre l’envie de choisir les meilleures cartes pour vous et la nécessité de ne pas rajouter un type de carte en particulier à l’adversaire. C’est bien pensé, surtout que la compagnie concurrente a embauché différents architectes qui constitueront des défis de difficulté croissante.

Et pour le multi-joueurs ? Le manque d’interaction est l’un des reproches faits à de nombreux roll and write et Welcome To n’échappe pas à la règle. Vous pouvez globalement construire votre petit quartier sans prendre en compte celui de votre voisin. Quelques mécaniques vous poussent toutefois à jeter un œil aux feuilles des adversaires : l’intérimaire créé une petite concurrence entre les joueurs et les objectifs rapporteront plus de points au premier à les valider. Par ailleurs, on peut se retrouver pris au dépourvu par la fin de la partie si l’on ne s’est pas adapté à ce qui se passe autour de la table : les « bis » sont un outil redoutable malgré le malus qu’ils constituent, car ils précipitent la clôture de lotissements ou la fin de partie. Ces petits points ne suffiront pas aux adeptes de la confrontation mais cette interactivité indirecte vous laisse la possibilité de construire vos rues et augmente la maîtrise sur le jeu. D’autre part, cela fait de Welcome To un jeu jouable avec le plus grand nombre et à distance… ce fut en tout cas l’un de nos jeux du confinement pour cette raison !

Si vous hésitez à franchir le pas parce que l’interaction vous semble juste limite, Welcome To New Vegas la renforce un peu puisque la course s’applique aussi aux avenues et à la construction d’hôtels et une concurrence s’installe pour obtenir les faveurs de la maire ou maximiser la chance dans vos casinos.

Conclusion

La gamme Welcome To est un immense coup de cœur pour moi. Welcome To Your Perfect Home s’est hissé dans mon top de jeux depuis sa découverte : sa simplicité et sa fluidité, sa mécanique maligne et équilibrée, me font rejouer sans me lasser. Lorsqu’on voit le développement de la gamme, les mini-extensions, le nouveau standalone et les futures sorties annoncées, on pourrait craindre une exploitation économique de la licence sans plus-value ludique. Mon test de Welcome To New Las Vegas et mon étude des extensions me font affirmer que ce n’est clairement pas le cas : ce fut surtout l’occasion pour Blue Cocker d’approfondir un univers, de le thématiser davantage, d’explorer d’autres aspects de la mécanique et de conquérir un autre public. Alors, Welcome To, souvent imité, jamais égalé ? Sans rentrer dans une comparaison stérile avec des jeux différents qui se sont nourris des innovations de Welcome To pour proposer d’autres expériences de jeu, je dirais en tout cas que Welcome To a quelque chose d’unique : il a su construire son monde ludique et j’ai hâte de découvrir ses nouveaux territoires.

En dehors de la boîte : les « desperate housewives », c’est fini ?

Les années 50 aux États-Unis : sur les affiches publicitaires, des femmes en robe et tablier vous sourient, fières de vous présenter leur « super cocotte », leur frigidaire ou leur grille-pain, cadeaux flambants neufs de leur mari qu’elles vont pouvoir installer dans la cuisine équipée de leur pavillon de banlieue.

Le stéréotype de la femme des années 50, c’est cette ménagère américaine, cantonnée à la sphère domestique : Welcome To s’amuse à déconstruire ce cliché en proposant sur sa couverture une femme architecte cheffe de chantier ; toutefois, les métiers de l’urbanisme ont toujours été majoritairement occupés par des hommes et cela n’est pas sans conséquence sur le paysage urbain et sur la place qui est réservée à la femme dans les villes.

On a tendance à envisager l’espace urbain comme un espace « neutre », non genré. Pourtant, dès le XIXème siècle, des femmes pointent du doigt l’inadaptabilité de l’espace urbain à la femme, en imaginant des villes utopiques au féminin comme des réponses au patriarcat qui les exclut de la cité pour les laisser à leurs fourneaux (l’une de ces féministes, Alice Constance Austin, proposera d’ailleurs à Llano del Rio, des maisons sans cuisines). Il faudra cependant attendre les années 80 pour qu’une réflexion sur la place des femmes dans la conception de l’espace urbain émerge : on se rend compte alors que l’organisation des villes créé un cloisonnement important entre la sphère masculine, qui évolue dans les centres-villes et quartiers industriels, où se trouvent le travail et les transports, et la sphère féminine, rattachée à l’espace suburbain résidentiel, aux écoles et à la domesticité. Les « desperate housewives » n’existent pas seulement aux États-Unis, à cause de cette centralisation des activités, mais sont un phénomène répandu dans de nombreux pays : en Hollande, par exemple, on les appellera les « veuves vertes », condamnées à l’attente, à l’écart de la ville.

Mais la ville, dans nos pays démocratiques, c’est aussi la cité et l’urbanisme est devenu, au fil du temps, un véritable enjeu d’accès à la citoyenneté. Les recherches se multiplient pour mettre en lumière ce que beaucoup ont intériorisé et accepté : l’espace urbain est moins hospitalier pour les femmes. Celles-ci ne parviennent pas à s’approprier la ville : l’absence d’éclairages adaptés ou d’espaces ouverts peut susciter un sentiment d’insécurité qui explique que les rues se vident progressivement au crépuscule ; la suppression des toilettes publiques a été plus préjudiciable aux femmes qu’aux hommes ; les trottoirs étroits et hauts rendent difficiles la circulation en poussette alors même que les femmes restent, aujourd’hui, celles qui assument la charge de personnes dépendantes, qu’il s’agisse des enfants du foyer ou de personnes âgées ou handicapées. Le clivage hommes-femmes dans l’espace semble même débuter dès l’école car les espaces ouverts des cours sont souvent pris d’assaut par les garçons et leurs jeux de ballon ; les filles, elles, s’écartent.

Le changement passe par l’éducation mais aussi par la formation des urbanistes qui commencent à prendre en compte les besoins des femmes dans la ville dans le cadre d’une approche intégrée de l’égalité homme-femme, le « Gender Mainstreaming ». Les choses semblent aller dans le bon sens car les stratégies ont aussi évolué : alors qu’avant les années 2000, les solutions envisagées « pour les femmes » reposaient souvent sur la création d’espaces dédiés, perpétuant d’une certaine façon des structures ségrégationnistes, on pose maintenant avant tout la question de la mixité de l’espace urbain. Les propositions de redéfinition de l’espace se multiplient pour que tous se sentent à leur place dans la ville : le projet parisien « Réinventons nos places », mené en 2015, a tenté de revoir les espaces pour les rendre plus accueillants, pour toutes et tous ; à Rouen, en constatant que les lieux sportifs étaient évités par les filles, les urbanistes ont revus l’espace pour joindre au Citystade existant une piste de roller-derby ; Vienne se démarque particulièrement par la création d’espaces collectifs dans l’objectif de proposer une « fair shared city » avec, par exemple, des habitats sociaux complets, proposant des crèches, des cabinets médicaux, des bancs, des jeux, laveries collectives et toilettes publiques, dans un lieu ouvert aux regards pour renforcer la sécurité. L’intégration des femmes dans l’espace urbain passe encore par des détails que certains jugeront peut-être cosmétiques mais qui peuvent amener progressivement les regards à évoluer : à Genève par exemple, la mairie a modifié la signalétique pour que les représentations sur les feux piétons ou les panneaux soient autant féminines que masculines, et propose également des rues à double nom puisque l’ancien nom de rue, historique et très souvent mettant à l’honneur un homme, s’est vu associé à un nouveau, féminin cette fois.

Penser la ville au féminin serait donc possible même si la lutte contre les structures bien implantées et intégrées est dure. C’est l’un des pas vers l’égalité mais ce n’est que le premier dans la prise en compte des genres, au pluriel : on observe en effet une concentration des efforts sur la féminisation de l’espace urbain au détriment d’autres genres et notamment des communautés LGBTQI+ invisibilisées… Là encore, des actions apparaissent, avec l’établissement par exemple de toilettes sans signalétique de genre en Inde, à Bhopal et Mysore, ou dans certains lieux culturels français. La route sera encore longue mais espérons que les barrières urbaines finiront par laisser place à l’ouverture.

Sources et sites consultés pour cet article :

Site de BlueCocker :
https://bluecocker.com/#main
Carnet d’auteur de Benoît Turpin :
https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/welcome/actus/carnet-dauteur-welcome-to
Carnet d’illustratrice d’Anne Heidsieck :
https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/welcome/actus/welcome-to-la-creation-graphique-de-welcome-to
Vidéo de la chaîne Histoire de jeux « L’histoire de Welcome To… » :
https://www.youtube.com/watch?v=NeSYogAaTDY
Entretien avec Benoît Turpin pour le blog undecent.fr
https://undecent.fr/2020/09/26/entretien-avec-benoit-turpin-bienvenue-dans-son-monde-ludique/
Pour le En dehors de la boîte :
Denise Piché, « Des villes au féminin : projets d’ici et d’ailleurs », Recherches féministes, 1989 : https://www.erudit.org/fr/revues/rf/1989-v2-n1-rf1639/057540ar.pdf
Liedewij Tummers, « Stéréotypes de genre dans la pratique de l’urbanisme », Travail, genre et sociétés, 2015 : https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2015-1-page-67.htm
Lucile Biarrotte, « Féminismes et aménagement : influences et ambiguïtés. La diffusion internationale d’initiatives d’urbanisme dédiées à l’émancipation des femmes », les Annales de la Recherche Urbaine, 2017 : https://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_2017_num_112_1_3237
Isabelle Mayault, « les femmes sont-elles les oubliées de l’urbanisme ? », enviedeville.fr, 2020 : https://www.enviesdeville.fr/populations/les-femmes-sont-elles-les-oubliees-de-lurbanisme-la-reponse-de-la-ville-de-geneve/
Marie-Douce Albert, « penser la ville pour les femmes, l’aménager pour tous », lemoniteur.fr, 2018 : https://www.lemoniteur.fr/article/penser-la-ville-pour-les-femmes-l-amenager-pour-tous.2007814
Un article du 2019 « genre dans la ville », qui reprend la plupart des informations des articles ci-dessus en vulgarisant et synthétisant : https://www.baseland.fr/recherches/genre-dans-la-ville/
Rapport final du groupe de travail sur « L’inclusion des personnes LGBTQI+ dans la ville » : https://www.aimf.asso.fr/IMG/pdf/rapport_final_inclusion_lgbtqi_.pdf

Merci de m’avoir lue, j’espère que cet article vous aura plu. Que pensez-vous de la gamme Welcome To si vous avez testé certains jeux ? Rendez-vous en commentaire pour discuter ou sur Facebook ou Instagram. Jetez un oeil à l’Insta car je viens d’ajouter un petit format qui annonce les nouveaux articles et donne des informations complémentaires à celui-ci en mettant en avant certains détails d’un jeu ! A bientôt

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8 réflexions au sujet de « Bienvenue dans le petit monde de « Welcome To… » »

    1. Merci beaucoup à toi pour ce retour ! J’avoue que c’était un peu stressant de m’attaquer à Welcome (c’est un gros morceau) et je voulais vraiment essayer de faire honneur à votre travail sur ce jeu. Ca me fait donc très plaisir d’avoir ce petit mot de ta part !

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  1. Lorsque je suis revenu au loisir « jeux de société » il y a un peu plus de quatre ans, je me suis rapidement tourné vers des sources anglophones parce que le rapide tour d’horizon que j’avais fait sur la sphère francophone ne m’apportait pas le niveau d’analyse ou de professionnalisme que je recherchais pour orienter mes choix.
    Ces jours-ci, je me rends compte que la situation est toute autre, qu’elle ait changé récemment, que je sois mieux informé ou que mes goûts aient évolué. J’ai trouvé de quoi alimenter ma soif de profondeur et bien plus encore, comme sur ce site et cet article !
    Merci beaucoup, vraiment, pour le temps passé à analyser/rédiger et la qualité de l’article, il m’a fait regarder et désirer ce jeu sous un oeil tout autre.

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    1. Merci beaucoup ! Je suis très touchée par ce message et ravie que l’article t’ait plu. N’hésite pas à me faire un retour si tu testes l’un des « Welcome » parce que c’est vraiment une gamme que j’aime beaucoup et je suis toujours curieuse de lire d’autres ressentis !

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      1. Premier retour après avoir joué à Welcome to… Your Perfect Home (New Las Vegas est encore en attente).
        J’avais acheté le jeu une première fois il y a un an et demie sans y avoir vraiment beaucoup joué. Le mode solo inclus dans la boîte m’a laissé froid et mes deux parties à deux se sont soldées par un « bof pas top » de mon adversaire qui a déteint sur moi. Le souci était qu’il y avait beaucoup de spécificités à retenir pour mon adversaire avec les différentes actions possibles et qu’elle était un peu décontenancée.
        Alors je l’ai revendu.
        Et puis j’ai lu quelques articles ici et là. Et j’ai découvert qu’il existait un autre mode solo, décrit comme bien meilleur.
        Alors j’ai racheté le jeu avec l’extension permettant d’avoir le mode AAA.
        D’un jeu que j’avais acheté pour jouer à plusieurs, il est passé à un jeu que j’envisage majoritairement pour le solo. Et ça a changé la façon dont je l’aborde. Au fil des parties, contre les IAs de difficulté croissante, je me suis pris à me laisser aller à jouer tranquillement, gagner jusqu’à buter sur l’IA#6. Je sors le jeu volontiers, mes scores me satisfont et le jeu me détend. Il y a un peu de challenge mais je sais que si je le désire, je peux redescendre le curseur. Le thème est « passe-partout » et ça me va bien. Bref, j’en suis venu à déguster Welcome To… alors qu’il m’avait laissé une mauvaise impression la première fois.
        Comme quoi !

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      2. C’est vrai que cette deuxième version du solo est très bonne ! Je n’avais pas eu l’occasion de la tester avec l’extension, je l’ai découverte via Las Vegas et ça tombe bien car le jeu propose beaucoup trop d’options aux yeux de mes amis joueurs qui n’apprécient pas cette complexité en plus par rapport à Welcome (il est plus clivant, c’est certain). Bon, maintenant, les jeux sont sur boardgamearena ce qui permet de tenter l’expérience multi avec des personnes aussi motivées.

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      3. Concernant Boardgamearena, je connais et j’ai pratiqué un peu. C’est un outil formidable, qui rassemble beaucoup de joueurs potentiels, surtout en ce moment. Mais j’ai du mal à me mettre devant un PC pour jouer à un jeu de plateau. En effet, je me suis (re)mis aux jeus de plateau entre autres pour limiter mon temps d’écran et me reconnecter à une pratique tactile et concentrée sur ma table de jeu. Du coup, je passe un peu à côté du « en ligne », il faut bien l’admettre !

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